Si vous ne voulez pas connaître la fin de la saison de Ligue 2, ne lisez pas ce qui suit. Si vous êtes Angevin ou Niortais non plus. J’dis ça, j’dis rien. C’était ce dimanche, au lendemain de la victoire malherbiste face aux Lensôis. Après 24 heures d’euphorie grisante, la Caencaneuse a remis les pieds sur terre : le ticket pour la ligue 1 n’est pas encore dans la poche.
Par expérience évidemment, elle sait que la dernière ligne droite sera éprouvante pour ses nerfs. Ce qu’elle ne sait pas, c’est si son cœur va tenir le coup jusqu’à la 38ème journée. N’y tenant plus, me voilà toquant à la porte d’une diseuse de bonne aventure (rien à voir avec le frère de Salomon Kalou). Je vous parle avec d’autant plus de sérénité que moi, maintenant, JE SAIS. Cool Raoul, je connais le dénouement. Ma consultation pourrait d’ailleurs être remboursée par la sécu, parce que c’était ça ou plusieurs kilos de Lexomil jusqu’au 16 mai prochain.
Ah, vous aussi vous voulez savoir ? Oui, je comprends. C’est rageant de savoir que je sais. Mais ça serait dommage de tout vous raconter, le suspense bon sang (et or) ! A la limite, je peux vous donner des indices. Mais pas d’inquiétude, ma voyante normande, elle est HYPER fiable. Elle lit dans la crème fraiche, passée de date. Pas top pour la salmonellose, mais encore une fois ça valait le coup.
J’y suis allée avec les objets qu’elle m’avait demandé pour y voir plus clair : le collier totem de Pat’ Garande (pas d’inquiétude, je lui ai rendu depuis), une mèche de cheveu de Nicolas Seube (que j’ai en revanche gardée), et un billet de 500 euros. C’est marrant, j’ai pas bien compris à quoi servait le billet, mais toujours est-il qu’elle devait le garder jusqu’à la fin de la saison pour ne pas rompre la prédiction. Soit.
Elle murmurait pèle mêle des trucs comme « je vois un stade plein contre Auxerre », « je vois une victoire à l’arrachée contre Istres », « je vois Duhamel en tête du classement des buteurs à la fin de la saison »… Et puis il y a eu ce moment où elle a tressailli. Moi aussi du coup. Elle m’annonce avec effroi qu’elle nous voit jouer le match contre Nîmes, après un cinquième et dernier appel alors que tous les autres ont joué leurs 38 matches. Un dernier acte dans une tension comme on en connait jamais. Enfin si, presque à chaque fin de saison, mais bref. Elle m’annonce que tout se passe bien, qu’on mène 2-0 à la mi-temps. Et perdre 3-2 après un but de Pierre Bouby à la 93ème. Quatrième de Ligue 2 pour 1 point.
Silence de mort. Elle me regarde. Je la regarde. Enfin j’essaye, entre deux grosses larmes. Et là, éclat de rire. « Non, j’décooooonne ». Marrante avec ça. Après, j’en ai eu pour mon argent : elle m’annonce une épopée, elle voit un Nicolas Seube buteur décisif, porté en triomphe sur les épaules de Duhamel, lui-même sur les épaules de Kanté, lui-même sur les épaules de Saez, costaud le mec. J’peux pas vous dire pourquoi, on ne va pas se porter la poisse, mais on va boire des coups en mai. Et on prendra des coups à partir du mois d’août suivant, mais on aime ça. Mais chut, j’vous ai rien dit.
Photo: DR.
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