Être caennais n’est pas toujours facile à vivre pour les petits cœurs de supporters que nous sommes. Pour que ceux-ci puissent s’épancher et s’en trouver ragaillardis, la Caencaneuse ouvre son cabinet. En pleine trêve, le courrier s’entasse déjà…
François de M. : Chère Caencaneuse, après des années d’amour, l’attitude de mon club commence à me faire douter. Il souffle le chaud et le froid, m’enthousiasme puis me déçoit. Comment tenir bon, comment y croire encore ? Que nous conseillez vous pour ne pas perdre le fil de notre histoire ?
Docteur Caencaneuse : Ah mon brave François de M., combien sommes nous à connaître ces terribles montagnes russes, que dis-je, cet ascenseur émotionnel ?! Que vous conseiller, si ce n’est de vous armer de patience et surtout de courage ! Votre club bien-aimé ne vous fait pas souffrir par plaisir, même s’il se saborde parfois avec panache, il craint simplement l’ennui, le sur-place.
Ne devriez-vous pas, cher François, faire contre mauvaise fortune bon cœur ? La passion serait elle toujours là même si votre moitié avait pris la bedaine du ventre mou depuis de trop longues années déjà ? Serait-elle toujours aussi séduisante si elle ne faisait pas si souvent appel à votre goût du challenge ? Vous attendrirait-elle toujours autant si elle ne se faisait pas hara kiri de temps en temps, pour se faire peur ? Et n’oubliez pas que vous avez contracté ensemble votre abonnement pour le meilleur et pour le pire. Pour toutes ces raisons, soyez sûr que vous fêterez ensemble vos doubles noces d’or l’an prochain, dans l’amour, à minima, et au mieux, dans l’élite.
Et allez donc me raser cette vilaine barbe et m’enlever cette vieille fraise, votre alter ego préfère les crêtes et les gros logos.
Footixdu14 : Je suis en colère docteur, je ne supporte pas qu’on critique mon amour de toujours. J’ai déjà beaucoup de mal à concevoir de devoir le partager avec d’autres supporters, mais quand en plus j’entends dire autant de mal de Malherbe, ça me rend fou. C’est vrai quoi, l’amour, le vrai, le supporter, le vrai, il ne critique pas ! C’est trop facile ! Moi c’est à la vie à la mort, les yeux bandés et la tête dans le guidon. Mais j’ai peur que ça finisse mal tout ça, à cause de tous ces médisants de *****. P**** ******* de ***** !!!!
Docteur Caencaneuse : Tout d’abord, calmez-vous cher « Footixdu14 ». Il n’a jamais été bon de s’emporter ainsi, vous risquez de dire des bêtises plus grosses que vous, grosses comme on en lit sur Facebook. Vous pourriez le regretter, car tout cela n’est qu’une grande histoire d’amour collective après tout. Gardez le bien en tête.
Vous devez d’abord comprendre que l’amour n’interdit pas la critique (bien que le vôtre apparemment si). Voyez, j’en discutais il y a encore peu avec un certain « François de M. », il faut bien comprendre qu’une vie de couple n’est pas faite que de bons moments, mais sachez que tout le monde ne les traverse pas de la même façon. Les affronter de face est parfois une meilleure solution.
Une bonne remise en cause fait parfois avancer, une petite dispute fait parfois renaître la passion. Bon dans votre cas présent, on la sent bien, la passion. Mais peut-être un peu trop justement. Apprenez à canaliser vos pulsions, votre jalousie, ou vous pourriez faire peur à votre bien-aimé. Même s’il est aujourd’hui très flatté de vos mots doux et de votre soutien sans faille, sachez que vous ne lui rendez pas forcément service. Et à vous non plus. L’aigreur et la colère accumulées toute la saison pourraient vous faire partir en eau de boudin, si votre amour venait à vous décevoir une nouvelle fois. Et arrêtez ces flatteries disproportionnées. Non et non, Perquis ne rime pas avec Lloris, et non, Seube, l’idole des jeunes, ne PEUT pas non plus devenir international. Vous devez faire un travail là-dessus.
Mon conseil donc : apprenez à encaisser les critiques, et apprenez à les formuler aussi. Vous n’en serez pas moins loyal, vous aurez juste l’air moins con.
Votre petit cœur de Malherbiste souffre également ? N’hésitez pas à demander conseil, à me déposer le courrier au cabinet d’Isigny, la deuxième à gauche après la coopérative.
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