Défaits 2 à 1 par une équipe de Rodez qui restait sur 5 défaites de suite, les Caennais ont semblé totalement désunis. Bien au contraire, en grève, ils étaient mobilisés comme jamais.
Le projet de réforme des retraites a déclenché une grogne sociale partout en France. Réputés bien payés et insensibles aux difficultés qui affectent le quotidien des français moyens, les footballeurs professionnels n’en restent pas moins fortement syndiqués au sein de l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels. Concernés par le projet de réforme des retraites (ils sont nés après 1975), les joueurs de Caen ont souhaité témoigner leur soutien au mouvement social qui ralentit la France en se mettant en grève. Ainsi ont-ils fait savoir au Président Clément et au coach Dupraz qu’ils ne disputeraient pas le match contre Rodez. Se voyant rappeler l’image désastreuse des bleus après l’épisode de Knysna en 2010, les joueurs ont reconsidéré leur position en décrétant ne disputer le match qu’au service minimum.
Le gardien adverse solidaire sur le coup-franc
Tout se déroulait pour le mieux puisque les Caennais ont rapidement concédé un but. Ensuite, Mbengue frappait un coup franc négociable par le portier ruthénois mais ce dernier, solidaire du mouvement social, ne s’est pas totalement déployé et a laissé passer la balle. Tout se terminait pour le mieux puisque baissant leur niveau à moins de 10% de leur capacité, les Caennais se sont assuré la défaite. C’est avec ces éléments en tête qu’il faut analyser la conférence d’après match de Pascal Dupraz lorsqu’il déclare : « Ce soir, on n’a pas joué. Il faut presque le faire exprès. »
La défaite a été fêtée dans le vestiaire au chant de l’Internationale. Les pizzas du sponsor principal de la compétition ont été remplacées par des merguez cuites à même les radiateurs. On a entendu des slogans comme « Martinez à Rodez » où encore « Ni trois points, ni retraite à points ».
Une défaite sportive, mais une victoire sociale.