They Are Malherbe vous propose de retrouver les anciens porteurs du maillot rouge et bleu, pour des entretiens à cœur ouvert et pour que dure encore un peu l’histoire. Aujourd’hui c’est Benoit Cauet qui se prête au jeu.
Combien de temps es-tu resté sous les couleurs du Stade Malherbe Caen ?
J’y suis resté quatre années, de 1990 à 1994.
Ton meilleur souvenir de joueur ?
J’ai passé quatre années formidables au Stade Malherbe mais je retiens surtout l’année européenne pour cette atmosphère incroyable. On était un super groupe, joueurs et staff, avec des gars comme Hyppo (Dangbeto), Stéphane (Paille) pour qui j’ai une pensée car c’était vraiment un ami, Xavier Gravelaine, Daniel Jeandupeux, Pascal Théault et Jean Francois Domergue. On avait tous envie de faire progresser le club et de construire quelque chose. J’en garde un super souvenir, celui d’un groupe soudé et d’une humanité sans pareille.
Et puis j’ai eu cette chance de jouer à Venoix, je dis bien cette chance car c’était la folie à chaque match, quand on rentrait sur la pelouse tout était possible. C’était juste fou, ils étaient tous debout à faire un bruit de dingue pendant 90 minutes.
Le club a vraiment évolué sur ces années-là (1988-1992) avec la naissance d’un groupe autour des mecs « du cru », des vrais Caennais comme Franck Dumas, Yvan Lebourgeois, Fabrice Divert, Christophe Point et Philippe Montanier. Ils ont été un noyau sur lequel des recrues comme moi sommes venues nous greffer et apporter un plus.
Ton pire souvenir de joueur ?
(Sans hésiter) Les blessures en général…Je me suis blessé plusieurs fois, une fracture tibia-péroné et une opération des deux genoux qui m’a laissé sur un lit d’hôpital et en rééducation pendant une année. On sait que ça fait partie des risques du métier mais ce sont des périodes que j’ai trouvé dures à vivre. Mais je m’estime heureux hein (rire), ça ne m’a pas empêché de faire 19 saisons au haut niveau.
Tes anciens coéquipiers préférés ?
Stéphane Paille… (Silence) on était très proche sur le terrain comme en-dehors, il fait partie des gens qui m’ont fait progresser. Quand je repense au nombre de tennis-ballon qu’on a fait ensemble (rire). Il y a Hippo aussi, Jean François Domergue et Michel Rio bien sûr. Mais je suis resté très lié avec beaucoup de joueurs y compris dans mes autres clubs, Reynald Pedros à Nantes, Ivan Cordoba et Javier Zanetti à l’Inter Milan.
Ton coach préféré ?
Difficile de répondre… Je dirais qu’ils m’ont tous apporté quelque chose. Joker !
Le joueur qui t’a le plus marqué (impressionné) dans ta carrière ?
(Sans hésiter) Ronaldo ! J’ai eu la chance d’évoluer avec des grands joueurs mais honnêtement il était monstrueux, capable de tout à tout moment, c’était un joueur « playstation » (rire) !
J’ai joué avec et contre lui, et bien je préfère l’avoir dans mon équipe (rire). En revanche, j’aurais bien aimé jouer avec Zidane, je le trouvais magnifique à voir évoluer.
Tes qualités et forces de footballeur ?
Mon mental et mon abnégation. Je ne lâche jamais rien et je suis perfectionniste. Quand je jouais au Stade Malherbe, après les matchs je ne parvenais jamais à trouver le sommeil. Je ressassais les matchs et j’avais beau avoir marqué ou fait des interceptions, je restais bloqué sur le ballon que j’avais merdé (rire).
Une anecdote, un truc insolite ?
(Silence) Hippo t’avait raconté qu’on avait un rite (rire), quand on prenait plus de 4 buts, toute l’équipe, je dis bien toute l’équipe, staff compris, allait prendre une « caisse » (rire). Et bien je me souviens d’une semaine où on perd 5-1 à Auxerre…nous voilà donc partis, puis en fin de semaine on prend 0-4 contre l’OM (rire), on n’a pas dessoûlé de la semaine !
Suis-tu toujours l’équipe en championnat ?
Oui je suis toujours les résultats. Ça a été compliqué l’an dernier en se sauvant à Paris à la dernière minute, heureusement que le PSG avait fait une croix sur le titre.
Tes impressions sur l’équipe actuelle ?
Ils ont les armes pour se sauver cette saison, le projet est cohérent, le staff est en place depuis longtemps et les infrastructures ont évolué, elles sont de haut niveau maintenant. C’est solide, au niveau de la formation Caen est un des clubs qui travaille le mieux en France.
Après, le club semble avoir du mal à franchir un palier, celui de la pérennisation, je veux dire la ligue 1 c’est bien mais arrêter de jouer le maintien tous les ans ce serait mieux. C’est évidemment le plus compliqué mais je pense que c’est possible de viser le milieu de tableau.
Le président Fortin connaît très bien le football et la première division, peut-il être le président qui fera passer ce palier au SM Caen ? En tout cas, dans le football moderne s’il veut le faire l’argent doit obligatoirement sortir.
Des nouvelles de toi, que deviens-tu ?
Et bien j’ai travaillé quelque temps comme consultant sur Inter Channel, tout en entraînant les U15 puis U17 de l’Inter Milan, champions en titre de leur catégorie. Depuis l’an dernier je suis recruteur, toujours pour l’Inter Milan.