Ma ville rime avec Caen et la brume s’y étend,
Le soleil frappe avant la caresse du vent,
Contre la mer elle s’étend, les mouettes et leur chant,
La pluie violemment charrie les souvenirs d’antan.
La mer a changé, il y a un port maintenant,
Des immeubles délabrés qui pourrissent lentement,
Loin des côtes de la Manche et du Débarquement,
Voisine Mers el-Kebir ne doit rien aux Allemands.
J’aime cette langue et ces gens, ce front de mer nonchalant,
J’aime Oran qui se lève et s’active tardivement,
J’aime cette ville qui ne sait rien du petit Normand
Qui le matin sillonne ses rues pensivement.
Il n’y a ici que le ciel qui prenne pour vêtement
Le rouge et bleu que mon être transporte intimement,
Comme à Paris où je l’ai fait pendant trois ans,
Je prêche Malherbe là où le club est absent.